materiaux intelligents
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Table des matières
A >> Introduction
B >> Le Confort
Histoire
L'architecture et le confort
La machine et le confort
Les conditions économiques du confort
Prospective du confort
Les façons d'habiter
C >> Domotique, Présentation
La domotique, définitions
La domotique, une évolution économique
Les domaines de la domotique
Les acteurs de la domotique
Conclusions
Le marché de la domotique, normes et standard
D >> Gestion active du confort
Introduction
La gestion des ambiances lumineuse
La gestion des ambiances thermiques
La gestion des ambiances acoustique
Quelques équipements
Quelques équipements(suite)
Le futur réside dans les « matériaux intelligents ».
E >> Etude de cas : La Maison de Bill Gates
F >> Conclusion
G >> Bibliographie
 

C >> Domotique, présentation


2 / Le marché de la domotique, la nécessité d’une norme, le besoin d’un standard.
 
2.1 / Évolution du marché
 
2.1.1 / Un schéma de référence toujours d’actualité
 
L’environnement des marchés des produits et des services pour l’habitat et le tertiaire a bien entendu changé en 15 ans. Une chose n’a cependant que très peu évolué : le schéma auquel se réfèrent les acteurs pour caractériser le domaine qu’ils ciblent et identifier les marchés sur lesquels ils entendent se développer.
Si l’on prend le cas du secteur résidentiel par exemple, le schéma de référence qu’utilisaient à l’époque les pionniers de la domotique et celui que présentent les « nouveaux entrants » aujourd’hui (Intel, IBM, Microsoft …) sont bien semblables : un ou des réseaux de communication interne au logement, permettant la connexion de produits intelligents (dotée d’une micro-électronique communicante), une ou des interfaces de logements, reliant ces réseaux  internes et divers réseaux externes afin d’apporter de nouveaux téléservices.
 
2.1.2 / Une évolution lente, mais stratégique …
 
A ce schéma de référence, dont les mots-clefs, « système » et « architecture de communication », sont caractéristiques, peuvent être associés différents segments de marchés : celui des solutions de communication permettant de rendre des produits intelligents, celui des produits nouveaux intégrants de telles solutions, celui des réseaux internes de communication, celui des dispositifs de câblage, celui des interfaces logements, celui des téléservices s’appuyant sur ces architectures de communication interne.
 
Roger Torrenti[1] dans un article de la publication annuelle de l’ADDI : Domotique et Immotique 2000 : une mise en perspective sans frontières, p. 24., déclarait :
 
« Je pose fréquemment la même question aux entreprises que je rencontre : comment considérer vous l’évolution depuis 10-15 ans de ces « marchés associés » ?, évitant bien entendu toute confusion possible en cherchant à caractériser globalement le domaine par les termes domotique  ou immotique par exemple.
La réponse est la plupart du temps la suivante, que l’entreprise appartienne au secteur de l’énergie, des automatismes ou de la sécurité : « l’évolution a été sensible, touche la majorité de nos gammes existantes et a conduit à la création de nouvelles gammes.
Elle est progressive et ne concerne encore que des sous-systèmes et, souvent, le haut de gamme, mais est considéré comme stratégique par son caractère irréversible et parce qu’elle touche l’avenir de nos produits, de nos services, de nos métiers ».
Lorsque la même question est posée aux entreprises du secteur des produits bruns, des produits blancs ou de l’informatique domestique, la réponse apportée est de plus en plus souvent identique aujourd’hui, bien que ces entreprises reconnaissent leur positionnement plus récents sur ces marchés ».
 
 
Les marchés de l’habitat et du tertiaire connaissent donc, depuis plus de 10 ans, une évolution lente mais réelle et stratégique vers plus de systèmes, plus de communication, plus d’intégration.
En quelques années, les progrès réalisés dans le numérique, la croissance rapide du marché de l’informatique domestique et l’explosion d’Internet ont amenés de nombreux « big players » du multimédia à de positionner de façon « bruyante », notamment dans le domaine des Home Networks, annonçant qu’ils souhaitaient, au-delà du partage de ressources informatiques ou d’accès rapides à Internet, proposer rapidement des fonctions de contrôle/commande de la plupart des appareils domestiques.
En quelques mois sont donc logiquement apparues de très nombreuses solutions de réseaux domestiques, pour l’essentiel nord-américains, « promettant des disponibilités commerciales rapides et la cannibalisation à court termes des solutions « historiques ».
L’entrée en lice des acteurs du multimédia ne peut certes que donner une impulsion certaine à l’évolution du marché des systèmes de communication dans l’habitat et le tertiaire. Je pense cependant qu’il convient de rester prudent et d’éviter d’utiliser trop rapidement des tableurs de type Excel pour prédire une explosion imminente du marché des réseaux domestique par exemple …
Ces nouveaux entrants, qui sont habitués aux annonces « bruyantes », savent en fait pour la plupart (ou le découvrent rapidement) que l’évolution de ces marchés sera lente, nécessitant l’apprentissage de métiers nouveaux ou des partenariats par nature complexes, et se heurtant aux mêmes obstacles auxquels les acteurs historiques ont déjà été confrontés »[2].
 
 
2.1.3 / Le marché du confort
 
« En dix ans, le marché du confort électrique a doublé, les GSB[3] ont pris 50%, le consommateur final a des besoins de plus en plus variés, les fabricants européens innovent, mais les installateurs freinent toujours autant le développement du marché ; C’est ce que révèle une enquête exclusive réalisée par Domotique News qui a interrogé 60 entreprises européennes représentant environ 80% du marché »[4].
 
En dix ans, le marché de l’appareillage électrique innovant (horloge, programmateur, thermostats, variateurs etc.) a doublé en volume et en chiffre d’affaires en Europe de l’Ouest, alors que dans le même temps la construction baissait de façon très sensible. « Les deux principales raisons, indique Jean-Maurice Lima qui a mené pendant plusieurs mois cette enquête pour Domotique News, sont l’importance du marché de la rénovation et l’accroissement très net des besoins de confort ». Sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, les moteurs du confort sont le besoin croissant d’équipements électriques ou électroniques du consommateur avec ses conséquences en matière de circuits protégés (parafoudre) de prises supplémentaires, de variateurs plus nombreux, etc.
Simultanément on constate que le développement de l’utilisation de l’électricité va de pair avec les économies d’énergie. La consommation électrique domestique a peu augmenté en dix ans. Parallèlement le besoin d’économie d’énergie se traduit par l’utilisation d’horloge programmable, de timer, de minuterie, de thermostats de détecteurs de mouvement,… « Les économies d’énergie ont généré un marché de produits électriques nouveaux » conclue Jean-Maurice Lima. Ainsi est apparue avec ces produits électriques plus ou moins sophistiqués correspondant à des nouveaux besoins de confort, une nouvelle génération de fabricant.
 
Sur ce marché du confort, deux acteurs sont moteurs : le fabricant et le consommateur final.
Les grossistes montrent certaines difficultés à suivre ces évolutions que les installateurs se refusent toujours à considérer. Résultat : la communication s’adresse directement aux consommateurs : « Parlez-en à votre installateur » (publicité de Somfy, de Legrand, etc.) contraignant ainsi l’installateur à innover. Tandis que les Grandes Surfaces de bricolage (GSB) raccourcissent la chaîne et proposent des installations innovantes. « En dix ans, les GSB ont pris 10% du marché du matériel électrique », révèle l’enquête de Domotique News. Un taux moyen constaté dans les principaux pays de l’Europe de l’Ouest. Concernant les produits de confort (de contrôle régulation, d’alarme … ) et de domotique, les GSB ont conquis, en à peine dix ans, 50% du chiffre d’affaires du secteur.
 
Plusieurs facteurs confirment le décollage du marché de la domotique, d’abord la multiplication des produits individuels d’automatisme (de volets), ou encore de simulation de présence, d’horloges programmables. Ensuite les progrès importants réalisés en matière d’ergonomie : « Les produits sont devenus conviviaux ». Enfin ces « nouveaux produits » ne nécessitent plus de câblage supplémentaire, ils utilisent la transmission radio, ou utilisent les courants porteurs, ou encore le fil pilote pour les convecteurs.
« Le décollage serait plus important si, dans la construction neuve, les installateurs prévoyaient des gaines supplémentaires pour les équipements à venir », indique un fabricant interrogé.
«Le marché des produits sophistiqués s’ouvre, indique en conclusion de l’étude Jean-Maurice Lima, mais l’installateur classique demeure un frein important tandis que l’utilisateur final constitue le moteur. »
 
Une forte concentration de fabricants s’est opérée depuis dix ans chez les généralistes comme chez les spécialistes. Ces spécialistes de la gestion du temps, du chauffage, de l’éclairage ont renforcé leur présence, et de « super grossistes » sont apparus : Sonepar et Rexel (groupe PPR). Une seule profession n’a pas bougé : celle des installateurs.
 
 
2.2 / Des normes, pourquoi faire ?
 
Les normes sont au cœur de l’action des industriels et des enjeux internationaux.
Pour les installateurs, la demande en matière de normalisation est principalement motivée par le besoin de référentiels lors de la passation de marchés publics ou privés, pour la réalisation de ces chantiers.
 
Pour les industriels, la norme est un outil de marketing. Elle sert également de référentiel pour l’interfonctionnement, la sécurité électrique et les marques de qualité. Elle permet d’accompagner le développement du marché et de rassurer le client sur une offre (il fait « un bon choix technique »). La norme encourage aussi la recherche et le développement.
 
Voici quelques-unes de celles qui influencent l’avenir du marché de la domotique avec des points de repères sur l’avancement des travaux.
 
 
2.2.1 / Normalisation des systèmes domotiques et immotiques
 
Comité Cenelec TC 205, « Home & Building Electronic Systems ». Après avoir publié des rapports techniques sur les standards de réseaux de terrain (BatiBUS, EIBUS, EHS, …), le TC 205 se concentre sur d’autres sujets cruciaux :
La certification, l’inspection des installations, passerelles vers les télécoms, communication radiofréquence ou infrarouge …[5]
Une norme d’installation et de câblage des systèmes domotiques et immotiques est en cours de finalisation. Le TC 205 est retenu pour la normalisation du standard de l’association Konnex[6].

2.2.2 / Régulation et gestion technique des équipements du bâtiment
 
Le comité européen de normalisation TC 247 étend son domaine d’activité. Jusqu’à maintenant, le TC 247 traitait des régulateurs et des moyens d’aide à la gestion technique des bâtiments : « Mechanical and electrical building services ».
Ces normes comportent les définitions, spécifications, fonctionnalités et méthodes d’essais des produits et systèmes pour automatiser les installations techniques des bâtiments, elles comprennent aussi les premières mesures élémentaires d’intégration incluant les interfaces aux applications, aux systèmes et les services qui permettent de mener efficacement la gestion technique, financière et la gestion des infrastructures des bâtiments.
 
Les comités associés au TC 247 [7]:
 

  • Comités CENELEC
    ·CENELEC / TC 205 : HBES, systèmes électroniques pour la maison et le bâtiment.
    ·CENELEC / TC 72 : équipements électriques de la maison.
    ·CENELEC / TC 79 : systèmes de sécurité
  • Comités CEN
    ·CEN / TC 89 : thermique du bâtiment
    ·CEN / TC 228 : installation du chauffage, à eau chaude et électrique.
    ·CEN / TC 156 : ventilation, climatisation.

2.3 / Europe, le standard arrive …
 
C’est le 14 avril 1999 à Francfort que neuf industriels ont créé l’association chargée de la mise en commun des compétences, des techniques et des ressources concernant la convergence des bus européens pour le bâtiment. La naissance de cette association[[8] internationale consacre la fusion de BatiBUS Club International, European Home System Association, European Installation Bus Association, en garantissant à l’ensemble des membres le même niveau de services.
Standard ouvert, basé sur les principes d’installation du réseau électrique, la Convergence intègre le meilleur du BatiBUS, EHS, EIBus avec :
 
· un protocole unique,
· le choix du support (paires torsadée, courants porteurs, infrarouge, radiofréquence),
· trois modes de configuration (plug & play, local, system),
· la garantie de l’interfonctionnement entre produits de différents fabricants.
 
Ce système d’installation multi-applications s’adresse à tous les métiers du bâtiment, pour le marché mondial du résidentiel, du tertiaire et de l’industrie.
 
 
2 .4 / Le Label Qualité
 
Le but du Label de Qualité Domotique est de garantir, notamment au client et à l’architecte, des informations et une offre qui répondent totalement aux besoins ; une anticipation des besoins futurs, en vue de dimensionner correctement la capacité du système ; une installation techniquement correcte et fiable (avec un service après-vente).  Ce label de qualité permettra à l’installateur électricien de se présenter comme un expert certifié auprès du maître d’ouvrage. Les industriels fabricants pourront également être labellisés.
 
 Pensons Domotique[9] ! :
 
« Parler d’environnement et de bâtiment aujourd’hui, c’est aborder un sujet qui ne laisse plus personne indifférent. Les réglementations existent, la demande sociale aussi.
La Haute Qualité Environnementale (HQE) a fait des émules. Là aussi, la domotique et l’immotique apportent leur contribution. Les systèmes de contrôle de l’environnement sont de véritables outils mis à la disposition des professionnels (gestionnaire d’énergie et automatisme de confort notamment). On les trouve pratiquement dans toutes les grandes familles qui définissent la qualité environnementale : l’amélioration de la santé et de la sécurité à l’intérieur des bâtiments ; les économistes de ressources non renouvelables (utilisation de matériaux sains et renouvelables notamment) ; la maîtrise des consommations d’énergie et la réduction des pollutions atmosphériques ; le traitement de l’eau et les économies d’eau ; enfin, l’amélioration du cadre de vie. La consultation nationale lancée en 1993 par le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) a produit 13 Réalisations Expérimentales HQE qui sont devenues, 5 ans après, un catalyseur pour l’ensemble du secteur de la construction. Comme le soulignait récemment un maître d’ouvrage, « la qualité environnementale s’installe, les bonnes idées d’il y a quatre ou cinq ans vont tomber dans le domaine commun ». Voilà qui augure bien de la diffusion et de la reproductibilité de la démarche dans le secteur du logement ! » 
 

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[1] Roger Torrenti, PDG de Sigma Consultants (Société d’études et de conseil dans le domaine des technologies de l’information)

[2] propos de Roger Torrenti (PDG de Sigma Consultants), recueillis dan la publication annuelle de l’ADDI, Domotique et Immotique 2000.

[3] GSB : Grandes Surfaces de Bricolage

[4] Domotique News, la 1ère lettre des bâtiments intelligents, p. 2, N°124, Mai 1999.
Lettre disponible au format .pdf à : http://www.domotique-news.com/fr/domoticnews.htm

[5] Source : Normes et marchés, p. 20, publication de l’ADDI, Domotique et Immotique 2000.

[6] Association Konnex : fusion de BatiBUS Club International, European Home System Association, European Installation Bus Association. (détails dans le chapitre 2.3 / Europe, le standard arrive …)

[7] Source : Normes et marchés, p. 22, publication de l’ADDI, Domotique et Immotique 2000.

[8] Association Konnex : informations à : http://www.ehsa.com

[9] Source : Quelles filières, quels acteurs ? p. 12, publication de l’ADDI, Domotique et Immotique 2000.

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