materiaux intelligents
accueil mémoire 5A liens
télécharger le mémoire complet au format PDF ici.
Table des matières
A >> Introduction
B >> Le Confort
Histoire
L'architecture et le confort
La machine et le confort
Les conditions économiques du confort
Prospective du confort
Les façons d'habiter
C >> Domotique, Présentation
La domotique, définitions
La domotique, une évolution économique
Les domaines de la domotique
Les acteurs de la domotique
Conclusions
Le marché de la domotique, normes et standard
D >> Gestion active du confort
Introduction
La gestion des ambiances lumineuse
La gestion des ambiances thermiques
La gestion des ambiances acoustique
Quelques équipements
Quelques équipements(suite)
Le futur réside dans les « matériaux intelligents ».
E >> Etude de cas : La Maison de Bill Gates
F >> Conclusion
G >> Bibliographie
 

B >> Le Confort


6 / Les façons d'habiter.
 
6.1 / L'évolution des comportements.
 
II y a autant de façons d'habiter que d'habitants. Si l'on compare avec les façons de consommer, on note une même tendance à la disparition d'habitudes standardisées. Les individus cherchent de plus en plus à se démarquer, à se procurer des produits originaux et personnalisés. Quelles que soient leurs catégories socio-professionnelles, les français n'hésitent pas à acheter des produits haut de gamme, quitte à faire des sacrifices par ailleurs. Une attitude qui s'observe dans l'achat du logement.
 
 
6.2 / Les socio-styles.
 
La Fédération Nationale du Bâtiment a fait réaliser en 1986 une étude sur les attentes des consommateurs relatives à leur habitat en fonction de leurs styles de vie. Cette étude a fait émerger quatre styles d'habiter : famille « espace », famille « maison », famille « tradition » et enfin, famille « confort ». La famille « espace » est la plus insatisfaite de son logement actuel. Elle cherche à bénéficier à la fois des avantages de la ville (activités, rencontres) et de la campagne (espace, nature) ; dans son organisation interne, elle privilégie l'indépendance de chacun et la convivialité. La famille « maison » est ouverte à l'innovation, à la nature et aux amis, elle se lasse des configurations trop fonctionnelles et désire un logement particulièrement personnalisé. La famille « tradition » est plutôt satisfaite de son logement, si son architecture extérieure est de forme trapue et assez massive, l'organisation interne est très cloisonnée, les enfants notamment sont tenus à l'écart. La famille « confort » est d'autant plus insatisfaite qu'on la trouve surtout en habitat collectif : manque d'espace, promiscuité, anonymat urbain, absence de nature. Elle a tendance à se replier sur elle-même et rêve d'acheter une maison susceptible de protéger la cellule familiale, d'assurer une rentabilité économique et de proposer du confort matériel.
 
 
6.3 / Prévoir ?
 
II est de nombreux autres phénomènes de société ayant des répercussions dans les façons d'habiter : le travail des femmes, le chômage, les animaux domestiques, le pouvoir d'achat, la recherche simultanée d'autonomie et de communauté...
 
La complexité des études sur la société rend les exercices de prévision particulièrement périlleux. Or, ses conséquences sur l'habitat doivent être prises en compte par les architectes. Il est important pour les décideurs en ces domaines de suivre de près les évolutions sociales. Un bâtiment étant construit pour au moins cinquante ans, si les concepts architecturaux actuels de l'habitat ont vingt ans de retard comme c'est parfois le cas, dans cinquante ans ils auront soixante-dix ans de retard !
 
« Cette montée en puissance de l'habitat comme milieu se traduira rapidement par le besoin d'un cadre de vie plus flexible, plus diversifié, plus proche des usagers. Sans vouloir extrapoler à coup sûr l'évolution de l'automobile, il est possible d'envisager pour un avenir proche l'apparition d'un véritable mouvement « consumériste ». La difficulté est alors double : comment anticiper la demande et comment définir les modes constructifs correspondants. Le problème est désormais désigné en marketing comme celui des « besoins latents ».
 
« Pour gérer l'innovation, il est donc indispensable d'apporter aux donneurs d'ordre, à la fois un outil leur permettant de mieux définir leurs attentes et une préfiguration des possibilités envisageables et ce non pas sous la forme de modèles répétitifs mais plutôt comme un potentiel accessible »[1].
 
 
6.4 / Vers une nouvelle architecture de la maison.
 
Pascal Amphoux : « La domotique, en tant qu'innovation technologique, ne pénétrera pas le logement de façon convaincante sans innovations sociales et architecturales parallèles ».
 
6.4.1 / Le rôle de l'architecte.
 
Jusqu'à présent, les architectes ont peu réagi aux nouvelles technologies et à l'évolution des réseaux domestiques. Privilégiant la partie « beaux-arts » à la partie technique du bâtiment, ils ont délaissé cet aspect, ce qui a profité à d'autres corps de métiers (bureaux d'études, métreurs...). Frustrés par les limites budgétaires incontournables, peu ont compris que la domotique engendrait un renouveau possible de l'habitat et de leur profession.
 
Les produits et leurs usages, les systèmes, les comportements et les évolutions sociales ont des conséquences sur l'architecture. Face à la volonté de différentiation, l'individu désireux de se faire construire sa maison a besoin d'un interlocuteur unique susceptible de façonner une maison correspondant à son mode de vie, une maison correspondant à l'usage que lui et sa famille veulent en faire. Cela concerne la distribution des espaces, mais aussi les équipements, les rangements, le chauffage, la sécurité, l'isolation phonique, etc. Les architectes ont traditionnellement une approche « espace » de l'habitat, les constructeurs ont une approche économique, la domotique est l'occasion d'introduire une approche « usage » à l'écoute de l'occupant.
 
 
6.4.2 / Domotique et espaces.
 
La domotique, le réseau domestique et tous les équipements qu'elle gère bouleversent le mode d'organisation traditionnel des espaces. Le rapport avec l'objet et le rapport avec les autres changent. C'est ce qui fait dire à Roger Perrinjaquet de l'Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne : « Des luminaires, des appareils portables, des commandes à distance façonnent d'autres découpages, de nouvelles spacialités. Le paysage sonore est modifiable. L'immatérialité et la miniaturisation, les deux principales caractéristiques attribuées aux nouvelles technologies, correspondent en fait à une rematérialisation et une création d'isolats infra-spatiaux ».

Précédent << >> Suite


[1] Maurice Cotte et Oktay Ural, Habitat pour le 21ème siècle, XIXème congrès mondial à Alès.

  sitemap nartwork2004©
nartwork sites web